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JEAN-FRANÇOIS CHAMPOLLION

Jean-François Champollion dit Champollion le Jeune, né le 23 décembre 1790 à Figeac (Lot) et mort le 4 mars 1832 à Paris, est un égyptologue français. Premier à déchiffrer les hiéroglyphes, Champollion est considéré comme le père de l'égyptologie.

En juillet 1809, il est nommé, à dix-huit ans, professeur adjoint d'histoire à l'université de Grenoble. Il rentre à Grenoble le 15 octobre 1809 pour prendre possession de son poste. En 1811, après avoir compté le nombre de signes sur la pierre de Rosette (486 mots grecs pour 1 519 hiéroglyphes), il émet l'idée que les signes peuvent être des idéogrammes (exprimant une idée) et des phonogrammes (exprimant un son, comme pour la transcription de noms étrangers).

162 À partir de 1812 et jusqu'en 1815, puis de 1818 à 1821, il est professeur d'histoire à l'université de Grenoble

Le 24 juillet 1818 il communique son mémoire sur « Quelques hiéroglyphes de la Pierre de Rosette » présentant les résultats de ses travaux sur la stèle à l’Académie, sans grand succès. En 1819, il est persuadé, après l'observation des rouleaux de papyrus du livre des morts, que l'écriture hiératique est une simplification des hiéroglyphes.

À compter de 1821, Champollion déchiffre les premiers cartouches royaux, dont celui de Ptolémée V sur la pierre de Rosette, puis celui de Cléopâtre sur la base d'un obélisque et sur un papyrus bilingue. Un ami lui ayant envoyé des reproductions de détails issus des temples d'Abou Simbel qui venaient d'être découverts, Champollion y repère dans un cartouche le signe solaire de Râ (Rê), un autre signe qu'il savait être M et deux S : RâMSS, donc Ramsès, ce qui en même temps signifie « Rê l’a mis au monde ». De la même manière, il déchiffre ThôtMS, Thoutmôsis.
Le 27 septembre 1822, il écrit une lettre relative à l'alphabet des hiéroglyphes phonétiques dans laquelle il fait part de sa découverte d'un système de déchiffrement des hiéroglyphes :
« C'est un système complexe, une écriture tout à la fois figurative, symbolique et phonétique, dans un même texte, une même phrase, je dirais presque dans un même mot. »

En 1824, Champollion publie enfin son Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens et ouvre ainsi les portes de l'égyptologie scientifique. Ses découvertes suscitent cependant controverses et critiques de la part de ses contemporains.
En 1826, il est nommé conservateur chargé des collections égyptiennes au Musée du Louvre. Il convainc le roi Charles X d'acheter la collection du consul britannique en Égypte.

De 1828 à 1829, il réalise enfin son rêve : il part pour une mission scientifique en Égypte et y recueille de nombreuses données et objets pour vérifier que son système hiéroglyphique fonctionne bien. Il étudie l'obélisque de Louxor et recommande avec succès d'échanger ce dernier avec celui d'Alexandrie, offert à la France en 1828.

162b De retour en France en décembre 1829, il doit subir une quarantaine à Toulon dans un lazaret humide et glacé, ce qui aggrave sa goutte, sa tuberculose et probablement une bilharziose contractée en Égypte. Il est élu à l'Académie des inscriptions et belles-lettres après la chute de Charles X, et obtient la chaire d'Antiquité égyptienne au Collège de France. Il y donne sa leçon inaugurale en 1831. Cependant, il meurt à Paris le 4 mars 1832, à l'âge de quarante et un ans. La cause exacte de sa mort n'est pas connue (probablement du choléra, qui s'abat sur Paris en mars).