Résumé
Il
existe à travers le monde une légende presque universelle, selon
laquelle on ne peut pas construire un monument si un être humain
n'est pas sacrifié. Sinon, le bâtiment s'écroule, et s'écroule
toutes les fois qu'on essaye de le remonter. Pour conjurer cette
malédiction, il faut emmurer quelqu'un de vivant dans les
fondations. On recense plus de sept cents versions de cette
histoire. Celle de la Grande Arche de la Défense est la plus
récente.
Ce récit brosse l'épopée de la construction d'un
des monuments les plus connus de Paris, dont on ignore qu'il fut
l'enjeu de luttes politiques au couteau sous le règne de François
Mitterrand. C'est surtout le portrait et l'histoire de son
créateur, Johan Otto von Spreckelsen, un architecte danois très
secret, professeur aux Beaux-Arts de Copenhague. Lauréat d'un
prestigieux concours international en 1983, fêté pour son projet
à son arrivée à Paris, cet homme du Nord découvre avec
stupéfaction la désinvolture et les revirements à la
française.
L'affaire finit tragiquement pour lui, alors que
se construit ce portique de marbre qui paraît la sérénité
même. Dans ce roman puissant, Laurence Cossé conjugue l'art de
la narration romanesque et la précision d'une longue enquête
pour évoquer un destin d'architecte parmi les plus beaux et les
plus paradoxaux, les plus absolus et les plus violents du XXe
siècle.
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