Résumé
Mizoguchi
est le fils d'un prêtre bouddhiste. Il vit avec son oncle dans la
campagne japonaise, dans le village de Shiraku. Il est éduqué
par son père avec l'idée que le Pavillon d'or de Kyoto est le
paroxysme de la beauté ; cette image devient peu à peu une
fixation, une référence pour sa perception de
l'esthétique.
Étant pauvre et bègue, il n'a pas d'amis à
l'école, et il se réfugie dans des fantasmes de vengeance.
Son
père, malade, l'emmène pour la première fois au Pavillon d'or
en 1944. Mizoguchi est très déçu par la beauté formelle du
temple, qu'il avait imaginé très vaguement, comme une impression
plus que comme un objet formel. Il est présenté au supérieur,
Tayama Dosen. Après la mort de son père, le jeune homme devient
novice du Pavillon d'or.
Le jeune homme développe peu à peu
une fascination exacerbée pour le temple. Il développe
l'ambition d'en devenir le maître, ou d'en être le destructeur.
Il développe une amitié avec Tsurukawa, un autre novice, qu'il
considère comme bien meilleur que lui et qui meurt peut-être en
se suicidant, sans parler de son mal-être avec Mizoguchi. Cet
échec le pousse vers une amitié avec un camarade de l'université
qu'il fréquente, le cynique Kashiwagi, qui continue à donner à
Mizoguchi le sentiment de la vanité et de la cruauté de la
vie2.
En parallèle, une inimitié se développe avec Tayama
Dosen, et Mizoguchi comprend alors qu'il ne sera plus choisi pour
lui succéder. Il décide donc de passer à l'acte en brûlant le
temple.
La dernière image le montre contemplant son œuvre
de destruction, fumant une cigarette.
«L'incendie du
Pavillon d'Or survient deux ans avant la fin de l'Occupation. Si
Mishima l'a choisi pour objet de roman, c'est que cet incident lui
a paru cristalliser l'atmosphère de l'époque. Au début des
années 1950, grâce aux États-Unis qui brisent les obstacles à
la reconstruction de son industrie, le Japon se rebâtit. Mais
l'incendie du joyau national actualise des réflexions
d'avant-guerre qui inventent le "crime d'après-guerre",
imaginent un nouveau type de héros, font table rase du
patrimoine. La destruction du Temple n'est plus alors la surprise
absolue. Et Mishima arrive sur la scène littéraire au moment où
le Japon réagit contre l'emprise américaine.» Gérard Siary.
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